Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Accoucher… Il est temps !
Accoucher… Il est temps !
De manière fortuite –car je voulais finir une carte d’appel plutôt qu’autre chose, j’ai eu à appeler Lomé ce vendredi… J’apprends alors que notre ami Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, le MAK, était passé sur les ondes de la Radio Nana FM pour s’expliquer sur l’actualité politique, particulièrement ce qu’a pu être sa part de responsabilité dans une page sombre de l’histoire du Togo : les tueries de la place Freau Jardins à Lomé. Durant ce dialogue téléphonique avec l’auditoire, une partie du grand public, MAK aurait donné des explications sur ce que fut son rôle effectif. Ministre de l’intérieur à l’époque, MAK affirme n’avoir pas été mêlé à la mise en œuvre de la répression qui consacra le départ en exil d’une cohorte importante des Togolaises et des Togolais. Cette thèse importante n’est pas nouvelle et n’a jamais été démentie par ailleurs par qui que ce soit. Elle doit comporter une part de vérité inaliénable. Mon souhait est que cet autre éclaircissement puisse aider Agbé à refaire son image auprès de la population. Il serait dommage qu’un tel talent politique ne puisse pas se reconvertir en acteur important du renouveau au Togo. Mais au fond, et curieusement, je constate que dans la même responsabilité ministérielle qu’Agbé, François Boko n’avait pas lui aussi été mis au courant de la répression qui se préparait en 2005. Quand il eu vent de l’ampleur de la chose, il la dénonça… depuis, l’exil seul lui a sauvé la vie. Que ce soit contre François Boko ou Agbéyomé Kodjo, il y a un commando de gueulards radicaux mal intentionnés qui demeure de service pour toujours leur reprocher leur appartenance passée au RPT. Appartenir à l’UFC n’est pas plus un gage de compétence politique et il n’est nullement difficile de faire cette démonstration. C’est donc probablement une erreur que de vouloir ignorer le courage et la connaissance politique dont disposent ces acteurs particuliers et très rares que sont les Boko, Agbéyomé et Péré. Des preuves vivantes d’un courage phénoménal qui souvent a manqué aux politiciens togolais dans bien de situations critiques. Sur ce plan, bien qu’il soit allé souvent loin dans son support passé à la personne du défunt président Eyadema, Agbéyomé demeurait l’un des rebelles qui avaient toujours voulu changé le système avec certains de ses amis d’alors, jeunes, comme… Faure Gnassingbé, Kpatcha Gnassingbé, Payadowa Boukpessi et autres. La pugnacité particulière qui caractérise la personnalité d’Agbéyomé Kodjo a fait de son parcours un amoncellement de vécus politiques d’envergure non encore égalé au Togo, mis-à part la densité exceptionnelle d’un Édem Kodjo qui appartient, lui, à une autre génération. Il n’est plus rationnel de tenir Agbéyomé Kodjo pour responsable de toute une période peu glorieuse alors que lui-même a fini par la dénoncer avant de travailler pour un véritable changement au Togo. Car, c’est là que se situe le défi : toutes les capacités doivent converger désormais pour que le Togo se relève. C’est probablement l’une des faiblesses de Faure Gnassingbé : n’avoir pas su rassembler les compétences en se débarrassant des bois morts seulement courtisans –et je ne parle pas en terme d’âge. Il y a un défaut d’action évident, une sorte d’indécision, un manque d’audace au plan administratif, politique, social et économique qui caractérise désormais Faure Gnassingbé. Et c’est ce qui résonne et fait écho à travers ses tergiversations apparentes et certains de ses choix. La conscience de la difficulté de la gestion d’un pays n’échappe à personne. Mais ce que nous voyons là, sous nos yeux, est nettement insuffisant d’un jeune Chef d’État qui s’était lui-même désigné pour relever son pays. Et nous n’avons pas besoin d’épiloguer sur les conditions qui ont favorisé l’avènement de l’homme Faure dans ses responsabilités présidentielles. Seulement, lui rappeler ses promesses et son devoir du Togo, autrement et maintenant.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 23/08/2008 à 10:00
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Des commentaires de tout genre, j’en reçois sur les idées émises et partagées à travers ce carnet de note et de réflexion. Celle d’aujourd’hui, nous apprend que des « idées foisonnent » et qu’en réalité ce serait de la « volonté » d’agir, et de bien agir qui semble manquer auprès des gouvernants togolais. C’est un texte concis qui va au-delà de ma première réflexion, et cela traduit sans doute la pertinence du relevé topographique que cet observateur a réalisé avant d’inviter la gouverne togolaise à se mettre sérieusement au travail pour ouvrir de vrais chantiers de développement qui sauront faire la différence sur le vécu quotidien des gens. Une fois de temps en temps, il est bon de redonner en partage de tels constats lucides et interpelatifs en ces moments de désarroi…


Expectatives des... Togolais
Expectatives des... Togolais
"Il n'est nullement exagéré de dire qu'il faut sauver le soldat Faure, lui donner des idées, pour sauver le Togo".


(...)
Je visite régulièrement votre blog. J'ai toujours été séduit par la pertinence et la qualité de vos analyses tout comme la simplicité avec laquelle vous exposez et commentez les faits complexes.

Sur ce dernier posting duquel j'ai extrait la phrase citée en liminaire, je pense que nous sommes face à une situation inédite où seul le bon sens suffirait à apporter la clairvoyance à nos gouvernants. C'est un cri du cœur que je partage entièrement avec vous. Mais, a-t-on besoin de nouvelles idées pour sortir le Togo de l'ornière? De deux choses l'une :

- Soit les gouvernants sont enfermés dans une tour d'ivoire, éloignés du quotidien des populations dont ils ne perçoivent ni les souffrances ni les angoisses ;

- Soit de manière délibéré ils ont choisi d'abandonner cette même population à ses souffrances et de fait gouverner un pays, un peuple n'a plus sons sens noble.

Il leur suffit de passer 10 minutes dans les rues de Lomé ou avec nos populations dans nos villages pour mesurer l'ampleur de la tâche qui les attend et de fait, tirer des idées pour se bâtir une stratégie de sauvetage du Togo.

Les idées foisonnent mais la vraie question réside dans la volonté de bâtir un vrai état moderne doté de moyens de bonne gouvernance.

Et dire que nous sommes au 21ème siècle mais qu'au Togo l'on ne sait pas
- ce qu'est une politique de santé,
- ce qu'est une politique de formation,
- ce qu'est une planification d'action de développement à horizon de 5 ans.

Qu'allons-nous dire à nos enfants demain surtout que les dirigeants actuels ne sont pas de la génération de nos parents mais de notre génération ?


Ad Valorem


Rédigé par psa le 21/08/2008 à 22:38
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