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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Le Printemps arabe a déclenché un mouvement qui rend le statu quo actuel totalement anachronique. Le repli du gouvernement israélien derrière ses murs apparaît de plus en plus pour ce qu’il est: un déni de réalité. Les promesses d’une paix ne peuvent plus se substituer à la paix elle-même. Le président de l’Autorité palestinienne va demander aujourd’hui, vendredi, l’adhésion de son pays à l’ONU en tant qu’État membre à part entière.


Le Pari d’Abbas
Annoncé politiquement mort à maintes reprises ces dernières années, Mahmoud Abbas pourrait bien finalement s’inscrire dans l’Histoire comme étant l’homme qui a précipité la reconnaissance d’un État palestinien après plus de soixante années de vaines luttes. Le président de l’Autorité palestinienne va demander ce vendredi l’adhésion de son pays à l’ONU en tant qu’État membre à part entière. Il fait ainsi le choix d’entrer en collision frontale avec Israël et son principal allié américain, qui a déjà annoncé son veto à une telle démarche.

Il a pour lui une bonne dose de légitimité. Juridique, d’abord, avec un droit international qu’il ne demande qu’à faire appliquer. Politique, ensuite, en dénonçant le blocage depuis deux ans des négociations de paix et la poursuite par Israël de la construction de colonies. Populaire, enfin, puisqu’une large majorité de Palestiniens et d’Arabes le soutiennent, de même qu’une frange grandissante de l’opinion internationale. Sans oublier la promesse du président Barack Obama, il y a tout juste un an, d’accueillir un 194e État lors de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvre cette semaine.

Son geste n’en demeure pas moins un pari risqué. Mahmoud Abbas sait en effet qu’il va irriter ses principaux bailleurs de fonds, américains et européens, et provoquer des mesures de rétorsion financières de la part d’Israël. Il sait également que son geste – non suivi d’effet concret et immédiat – peut nourrir les frustrations de son peuple et donc ranimer le cycle des violences. Il sait enfin que le Hamas, toujours en embuscade, serait le principal vainqueur de cet épisode s’il devait sortir humilié de son passage par la case ONU.

S’il persiste, c’est que Mahmoud Abbas est aujourd’hui convaincu que le vent de l’Histoire est cette fois-ci du côté des Palestiniens. Difficile de lui donner tort. Le Printemps arabe a déclenché un mouvement qui rend le statu quo actuel totalement anachronique. Le repli du gouvernement israélien derrière ses murs apparaît de plus en plus pour ce qu’il est: un déni de réalité. Les promesses d’une paix ne peuvent plus se substituer à la paix elle-même. Et celle-ci ne peut se réaliser que dans l’acceptation d’un nouvel État.

La demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU, est contestée par les États-Unis et provoque beaucoup de remous diplomatiques. La délégation palestinienne à New York affirme qu’il s’agit là d’une stratégie de long terme dictée par l’échec du processus de paix. Une fois leur demande d’adhésion à l’ONU déposée, les Palestiniens ne s’attendent pas une décision rapide du Conseil de sécurité. L’important étant de commencer le processus d’adhésion, peu importe s’il n’aboutit pas dans l’immédiat.


Droit de veto
« Ce n’est pas un bluff, affirme Nabil Shaath. Nous allons essayer et si nous échouons, nous reviendrons devant le Conseil de sécurité plus tard. L’adhésion à l’ONU a pris neuf mois pour la Macédoine, un an et demi pour Israël et cinq ans pour la Jordanie ». La démarche palestinienne au Conseil de sécurité prendra sans doute plusieurs semaines ou plusieurs mois. Les Palestiniens se tourneront ensuite vers l’Assemblée générale pour un statut intermédiaire d’État non membre.

Les efforts américains ont été vains : Hillary Clinton a reconnu, en quelque sorte, son échec en déclarant : « Quoiqu'il arrive vendredi nous restons concentrés sur le jour suivant ». Le jour suivant, c'est une façon de parler puisqu'il n'y aura pas de vote immédiatement au Conseil de sécurité sur cette demande d'adhésion. La procédure peut prendre plusieurs semaines. La France compte sur ce délai pour débloquer la situation, éviter un veto américain et éviter que la rue arabe ne s'embrase sur cette question palestinienne. Mais sans même parler de veto, la demande palestinienne, pour passer, doit être validée par neuf voix sur quinze au Conseil de sécurité. Quel est le rapport de force au sein du Conseil ?

Pour l'instant, cinq membres soutiennent officiellement la démarche palestinienne. La Chine, la Russie le Brésil, le Liban et l'Afrique du Sud souhaitent que la Palestine devienne un État membre à part entière. Les États-Unis sont farouchement opposés au projet palestinien. La Colombie qui fait aussi partie du Conseil de sécurité va s'abstenir. Une position qui arrange les Américains. La délégation palestinienne à l'ONU affirme que trois membres sont sous pression américaine pour voter contre : la Bosnie, le Gabon et le Nigeria.

Et puis il y a ceux qui laissent planer le suspense : l'Inde, L'Allemagne, la Grande-Bretagne. À la tribune de l'ONU, David Cameron s'est placé dans les pas des Américains : « Aucune résolution des Nations unies ne peut à elle seule se substituer à la volonté politique nécessaire pour amener la paix », a déclaré le chef du gouvernement britannique sans dire quel serait son vote. La France répète que la question de son vote ne se pose pas, puisqu'il n'est pas programmé. Paris a proposé un plan intermédiaire pour éviter justement de placer le Conseil de sécurité dans une position trop délicate. /////////Frédéric Koller, Karim Lebhour


Horizon


Rédigé par psa le 23/09/2011 à 06:26



Lumière, Studio Lydie Fauteuil
Lumière, Studio Lydie Fauteuil
Je publiais cemême titre il y a sept mois, le 21 février 2011: Que fait encore Jean Charest à la tête du gouvernement du Québec?. L’introduction du texte se présentait ainsi :
Se pourrait-il que tous les signes d’incompétence politique dont son parcours est pavé ne lui soient pas visibles? N’existe-t-il personne dans son entourage qui lui soit suffisamment différent pour lui dire de ne pas sombrer le parti politique –le Parti libéral du Québec, qui n’a jamais été le sien –lui le conservateur parachuté chez les Libéraux, et faire du Québec une terre brûlée avant son inévitable départ? Qui sonnera bientôt à la porte des Charest pour leur dire… Ben, il est peut-être temps d’aller voir ailleurs pour te refaire, non?

Aujourd’hui, rien ne semble avoir changé. Le Premier ministre du Québec n’a pas cru devoir lire un rapport dévastateur devant lequel tout un État, le Québec, est en ébullition. Pour une raison simple : des liens probants existent entre l’industrie de la construction et le financement des partis politiques, après le détour connu des gonflements de factures. Le Québec est devenu un haut lieu de la corruption sur les marchés publics.

Dans un contexte démocratique et suivant la tradition politique ambiante, le degré de collusion et d’infiltration de la Mafia dans la vie publique exigerait une enquête publique. C’est un tel rapport que celui qui prétend être à la tête d’un État démocratique n’a pas lu, n’a pas osé lire. Comble d’incompétence politique et de cynisme, il ose se présenter devant les journalistes, persuadés qu’il jouera au fin politique sans qu’une si grande lacune ne soit constatée.

Il est vrai que la dernière commission du genre dans le paysage politique a été dévastatrice pour le parti politique qui l’avait déclenchée. Mais, la raison partisane doit-elle toujours prévaloir sur la raison d’État? Lorsqu’arrive ces intrigues, lorsque surgissent ces dilemmes, c’est alors que l’on distingue les gens de caractère et de dimension éthique. Il est clair que Jean Charest n’est pas de cette trempe : ni de ce caractère, encore moins de cette dimension. On comprend pourquoi l’émoi s’élève pour nommer les insuffisances de ce Jean Charest et réclamer son départ, exiger sa démission si ce n’est le déclenchement des élections pour laisser parler le bon peuple.

C’est en cela que l’Éthique, de la mise à mort de Socrate au modèle de vie de Mandela, l’Éthique est un ferment utile à l’espace public. Sous une autre forme, je paraphrasais Rabelais en écrivant ailleurs : « Politique sans éthique n’est que peine perdue ». La résistance non-éthique de Jean Charest, son non-souci du bien, le noble bien public et non partisan, ce refus creuse inlassablement le trou dans lequel reposeront bientôt les ambitions politiques simplistes du Premier ministre du Québec.

De nos jours, un tel degré d’incompétence politique n’est plus permis d’un chef de gouvernement officiant dans un environnement démocratique. Cela ne vaut même plus la peine de lui demander de quitter son poste. Monsieur le Premier ministre Jean Charest, restez là! Continuez! Vous le faites tellement bien et la bêtise vous va tout aussi bien! Que serait le Québec sans vous?


Que fait encore Jean Charest à la tête du gouvernement du Québec?

Horizon


Rédigé par psa le 16/09/2011 à 21:30
Tags : Québec Éthique Notez



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