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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Février est le mois des artistes, le mois des arts avant d’être le mois de l’Histoire des Noirs en Amérique du Nord ou le mois de la vérité pour le Raïs Hosni Moubarak. Cette année, la saison des œuvres d’art s’annonce riche à son ouverture sur le marché londonien. C’est ce qui se dit, surtout que la pièce maitresse vient de l’artiste le plus célèbre du XXe siècle, Picasso. En effet, «La Lecture» de Picasso est la pièce maîtresse d’une vente exceptionnelle chez Sotheby’s. Tous les journaux s’y mêlent et, ici, Le Figaro n’est pas du reste. C’est justement une bonne lecture qu’il faudra à Hosni Moubarak pour saisir le besoin de son peuple.


La Lecture : de Pablo Picasso à Hosni Moubarak
Pour s'annoncer vainqueur, il faut décrocher la star. Et Picasso apparaît comme la valeur la plus attirante et la plus commerciale du moment. En vedette de sa vente d'œuvres impressionnistes et modernes de Londres du 8 février, Sotheby's a sorti d'une collection privée américaine une toile iconique de 1932, représentant sa muse Marie-Thérèse Walter qu'il rencontra quand elle avait à peine 17 ans, pendant sa liaison avec Olga. Resté aux États-Unis et jamais exposé en Europe depuis cette date, La Lecture fut acheté en privé en 1996 par son propriétaire actuel. La toile est estimée de 12 à 18 millions de livres (18 à 21 millions d'euros) mais pourrait faire beaucoup plus, compte tenu de la folie du marché pour le roi Picasso, qui a attiré les foules au Grand Palais l'an dernier.

Sa composition est dans la même veine que celle du Rêve, également de 1932, acheté près de 48,5 M$, en 1997 chez Christie's, par Steve Wynn. Après l'avoir perforé de son coude, le milliardaire de Las Vegas avait dû renoncer à vendre sa célèbre toile, provenant de la collection de Victor et Sally Ganz. Le Rêve fut exécuté à quelques jours d'intervalle de La lecture et exposé comme celui-ci dans la grande rétrospective Picasso en 1932, à la galerie Georges Petit et au Kunsthaus de Zurich. L'entente que Steve Wynn avait conclue pour 139 M$, en aurait fait à l'époque un record mondial. Depuis, c'est un autre Picasso, Nu au plateau de sculpteur, représentant aussi Marie-Thérèse la même année, qui est devenu, à 106,48 M$ (83 M€), l'œuvre d'art la plus chère jamais vendue aux enchères. Dès mercredi, ce nouveau Picasso sera dévoilé à Paris, galerie Charpentier.


Freud sous le pinceau de Bacon C'est la rencontre de deux géants. Les deux hommes ont toujours été très proches. Ils se sont rencontrés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Lucian Freud, qui a détenu un temps le record de l'artiste vivant le plus cher, a inspiré Francis Bacon, qui a réalisé son portrait en triptyque. Sortie d'une collection privée, cette œuvre de format intimiste, datée de 1964, est estimée 7 à 9 millions de livres (8,3 à 10,6 millions d'euros). En 2003, chez Sotheby's, un triptyque du même sujet s'était vendu 3,8 millions de dollars, à New York. C'est un sujet parfait, plus rare que ses toiles monumentales en triptyque ou en diptyque, pour un collectionneur pointu.


Gauguin, en hommage à Van Gogh C'est maintenant ou jamais. Le succès de l'exposition Gauguin qui vient de s'achever à la Tate Modern a visiblement incité le propriétaire européen de cette Nature morte à « L'Espérance » à s'en séparer. Peinte en 1901 à Tahiti, deux ans avant la mort de l'artiste, cette toile historique a été prêtée pour une vingtaine d'expositions majeures, dont la grande rétrospective de 1906 au Grand Palais. C'est un double hommage. Le premier: à son ami Vincent Van Gogh, symbolisé par les Tournesols. Le deuxième: au peintre français Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898), très apprécié de Gauguin. Ce dernier avait peint entre 1871 et 1872 L'Espérance, après la guerre franco-prussienne, sous la forme d'une jeune fille nue se détachant sur un paysage de désolation. Une silhouette semblable apparaît dans le coin gauche de la composition de Gauguin. Les natures mortes sont rares chez l'artiste, d'où une estimation de 7 à 10 millions de livres (entre 8,4 et 12 millions d'euros), un prix de départ, selon Giovanna Bertazzoni, directrice pour l'art impressionniste et moderne chez Christie's. Mais le sujet est classique, peut-être un peu trop pour un marché plus avide en ce moment de vraie modernité !



Silence


Rédigé par psa le 01/02/2011 à 00:00



Le «Tages-Anzeiger» suisse a révélé que Ricardo Teixeira, Nicolas Léoz et Issa Hayatou, tous membres du comité exécutif de la FIFA, auraient à leur tour touché des pots-de-vin. Épisode qui, après la suspension de deux autres membres dudit comité exécutif, jette une ombre menaçante sur le vote de jeudi destiné à choisir les pays hôtes des Coupes du monde 2018 et 2022. Le vote de jeudi à la Fifa sera-t-il blanc ou sombre de corruption? Un doute nouveau se lève sur la Fifa.


Les trois derniers d'une longue liste: Issa Hayatou, Nicolas Léoz et Ricardo Teixeira dans l’œil du cyclone.
Les trois derniers d'une longue liste: Issa Hayatou, Nicolas Léoz et Ricardo Teixeira dans l’œil du cyclone.
Ça ressemble à un pétard «bison» qui vous casse la tête avec ses rafales. Ou à une bête réaction en chaîne. La FIFA, en résumé, ne cesse d’être secouée par les accusations de corruption. A la suite des révélations du Sunday Times, il y eut la suspension de six membres, dont deux du comité exécutif – Reynald Temarii (Tahiti) et Amos Adamu (Nigeria) – pour «violation du Code éthique». Puis, dimanche, la SonntagsZeitung affirmait détenir une liste de ceux qui avaient touché des enveloppes. Enfin (?), hier, le Tages-Anzeiger franchissait un pas de plus en distillant les patronymes de trois des présumés adeptes des pots-de-vin. Et non des moindres.

Selon le quotidien zurichois, Ricardo Teixeira, président de la CBF, la Fédération brésilienne de foot, depuis 1989, Nicolas Léoz, Paraguayen qui dirige la Conmebol (la zone Amsud de la FIFA) depuis 1986, et Issa Hayatou, Camerounais patron de longue date – 1987 – de la Confédération africaine (CAF), qui plus est cacique du CIO, seraient largement impliqués dans ces affaires d’argent illégalement palpé. Soit trois gros poissons, siégeant eux aussi au comité exécutif de l’instance faîtière sise à Zurich.

Le journal précise que ces opérations frauduleuses auraient été réalisées via des boîtes postales de sociétés, en particulier au Liechtenstein, et par l’intermédiaire de feu l’agence ISL Marketing (International Sports & Leisure), basée à Zoug et qui avait obtenu, à la fin des années 1990, la gestion des intérêts commerciaux de la FIFA, notamment en matière de droits TV pour les phases finales de la Coupe du monde, avant d’être déclarée en faillite le 21 mai 2001 par le Tribunal cantonal de Zoug.
Afin d’étayer ses informations, le Tages-Anzeiger s’appuie, d’ailleurs, sur une liste de paiements tirée de la comptabilité d’ISL. Pas vraiment étonnant, quand on se rappelle qu’au moment de la mise en faillite, l’hebdomadaire Bilanz découvrit qu’ISL cachait une caisse noire au Liechtenstein, pourvue de 65 millions de francs! Cet argent aurait servi à corrompre les responsables des fédérations sportives avec lesquelles ISL travaillait, suggérait alors le magazine économique.

Des trois VIP’s hameçonnés, Ricardo Teixeira pèse le plus lourd, qui aurait touché 12 millions de francs. Suivent Nicolas Léoz (un million) et Issa Hayatou («seulement» 25 000 francs). Si les allégations devaient être prouvées, Teixeira n’en serait pas à son coup d’essai. Le juriste, ex-gendre de João Havelange, président de la FIFA de 1974 à 1998 – les deux hommes ne se parlent plus depuis que Ricardo a perdu en bourse de l’argent appartenant à beau-papa –, a déjà répondu à des accusations de: népotisme pour des attributions de postes au sein de la CBF; paiements indus de voyages à des magistrats vers les pays organisateurs de la Coupe du monde; conclusion de contrats défavorables au football brésilien, notamment avec l’équipementier Nike en ce qui concerne la Seleção.

Il a également utilisé les moyens conséquents de la CBF pour les campagnes politiques de dirigeants sportifs, dans le dessein de constituer, au parlement national, un groupe favorable à ses propres intérêts. Ainsi assura-t-il ses quatre réélections et échappa-t-il, grâce à l’aide de députés amis, aux investigations judiciaires sur sa façon très personnelle d’exercer le pouvoir.

Les deux autres épinglés étaient, jusqu’ici, vierges de magouilles étalées sur la place publique. On notera simplement que, au congrès de Séoul 2002, Hayatou se présenta comme le candidat «propre» contre Sepp Blatter, pas encore sorti du scandale «d’usage abusif de fonds» dénoncé par le secrétaire général Michel Zen-Ruffinen et cinq vice-présidents de l’époque. Le Camerounais fut balayé dès le premier tour par 139 voix contre 56. Peu de délégués l’ont donc estimé crédible. Aujourd’hui, le recul en prime, tout cela fait sourire.

Beaucoup plus, en tout cas, que le vote du comité exécutif pour départager les candidatures aux Mondiaux 2018 et 2022, maintenu à jeudi prochain. D’un côté l’Angleterre, la Russie, les duos Espagne/Portugal et Pays-Bas/Belgique, de l’autre l’Australie, le Qatar, les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon. Avec deux membres suspendus et trois dans l’œil du cyclone, la question ne consiste plus à déterminer qui détient les meilleurs dossiers, mais qui va élire les pays hôtes et comment. Ou, vu sous une optique cynique, qui va toucher les enveloppes les mieux rembourrées.///////Fred Hirzel



Silence


Rédigé par psa le 30/11/2010 à 05:27



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