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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




La dégringolade en accéléré se poursuit pour la démocratie au Togo : c’est la passion de l’enfer. Épris des distractions du pouvoir, Faure Gnassingbé s’y est abandonné en oubliant ses devoirs impérieux autant que ses engagements initiaux. Ainsi, la situation politique togolaise, préalable même à tout projet de développement efficient, est loin d’être débarrassée de son nœud gordien. En s’accaparant de nouveau du même pouvoir, rien que par la force et la précipitation ainsi que du choix des populations d’expérimenter une alternance pacifique, le régime Faure-Gnassingbé-Eyadema, cinquantenaire, se retrouve devant l’impasse du défaut de légitimité et l’absence du véritable interlocuteur, crédible et populaire dans le pays. Une telle situation accroît la responsabilité des citoyens démocrates d’éduquer leurs actions pour une efficacité suffisante productrice de meilleurs résultats. Le désir paresseux et chancelant de Faure Gnassingbé ne peut constituer la norme démocratique des citoyens du Togo.


La question togolaise réside dans l’engagement responsable des lettrés togolais
La question togolaise réside dans l’engagement responsable des lettrés togolais

Certes, le pouvoir politique togolais n’a de choix que de rebrousser chemin, revenir sur ses pas, revenir en arrière et emprunter le chemin de la démocratie universelle, la voie de la raison qui consiste à parfaire le décompte des suffrages exprimés sans équivoque par les citoyens lors de la dernière élection présidentielle. Et c’est bien ce que ce pouvoir ne fera jamais, puisque cette ouverture correspond à ce que demande l’opposition qui, du coup, ne désire plus subir aucun diktat du pouvoir présidentiel togolais. Manifestement, il n’y a de projet pour le camp présidentiel togolais que de se perpétuer maladroitement; se perpétuer par menteries et leurres politiques à destination des quelques courtisans et opposants d’appoint, qui jouent les Cassandre et encensent par démagogie les résultats falsifiés d’une telle insalubrité électorale qui n’est que propre aux adeptes des bonheurs éphémères.

Par ailleurs, l’après-élection présidentielle du 25 avril 2015, le futur proche, non seulement est annoncée de nonchalance, sans envergure ni ambition ou capacité, mais ce futur est déjà antérieur et fidèle au passé: répression garantie aux populations qui osent revendiquer le respect de leur choix électoral, hésitation devant le devoir de réconciliation au nom duquel toutes les fourberies avaient été commises depuis février 2005, étourdissement devant l’ampleur de la tâche du développement, etc. Et une élite politico-militaire de continuer à dire aux citoyens togolais : « Vous ne voulez pas de Faure Gnassingbé, fils de Gnassingbé Eyadema notre défunt chef? Eh bien, en voilà encore et encore du Faure Gnassingbé aussi longtemps que nous le voudrions à votre place ».

L’élite togolaise doit redonner les preuves de son respect des règles démocratiques

Aujourd’hui, le défi est dans la force de conviction et de revendication de la démocratie à servir obstinément à cette élite politique aux ordres de ses propres intérêts; une élite connaissant parfaitement le caractère insoutenable et peu durable de son engagement aux côtés du pouvoir présidentiel togolais. Perplexes, beaucoup trop de démocrates n’ont même plus les courages nécessaires pour regarder dans la bonne direction : ils tournent leurs baïonnettes contre les autres combattants de la liberté au Togo. Ce n’est là qu’un aspect de la complexité de la situation politique togolaise : la déresponsabilisation impertinente et cynique de l’élite politique et militaire au Togo. C’est davantage le silence, la complaisance analytique menant à des solutions alambiquées et surtout l’inaction des bien-pensants et des peu agissants qui figent le Togo dans sa honteuse posture, unique en Afrique et à travers le monde.

Il est devenu incontournable que la question togolaise réside moins dans l’éducation démocratique de la seule population, sous le prétexte doucereux de son illettrisme, que dans l’engagement des lettrés togolais envers la démocratie et le patriotisme fondateur d’une République nouvelle. En effet, l’on n’interroge pas le vote des citoyens en démocratie, comme le font ceux qui pensent et distillent l’idée inachevée et insidieuse que l’alternance échoue au Togo parce que les populations seraient analphabètes majoritairement, irréfléchies conséquemment, impropres démocratiquement comme le prétendait le régime de l’apartheid vis-à-vis du désir de la majorité de son peuple qui n’avait pas besoin de diplômes universitaires pour revendiquer sa dignité. Partout, les peuples ont la prérogative exclusive de choisir leurs dirigeants librement, quelles que soient leurs motivations ou impressions, des plus farfelues aux plus fantaisistes. Et c’en est ainsi en démocratie, que ce soit sous la plus vieille tradition démocratique britannique ou dans celle en construction au Burkina Faso voisin. Nulle part, des tests de compréhension des programmes électoraux ne sont effectués pour rendre les choix citoyens dans les urnes plus appropriés, plus méritoires et dignes avant d’être respectés.

Les peuples ont toujours su choisir et assumer les dirigeants convenablement désignés, autant dans l’opposition que dans les partis au pouvoir, particulièrement lorsque les règles de jeu sont saines et que la possibilité de changer les dirigeants existe bel et bien. Ainsi, l’on est tenu de respecter le choix des citoyens et ne jamais questionner cette volonté suprême. La voix du peuple, c’est la voix de Dieu. Un point, un trait ! C’est bien ce que ne respectent guère ces lettrés et autres assimilés qui gouvernent le Togo par confiscation outrancière et prétention démesurée. C’est bien le respect du choix libre des citoyens ainsi que la sacralisation et l’inviolabilité du vote de ces citoyens qui font problème au Togo. C’est aussi en cela que le problème du Togo n’est réellement pas son opposition, mais le pouvoir présidentiel togolais réfractaire et peureux devant l’alternance démocratique et le refus d’organiser des élections crédibles.

La vérité des urnes reste la solution au Togo, bien avant les alliances politiques

En nommant les problèmes, courageusement et simplement, l’on est à même de mieux affronter leur complexité et en arriver aux solutions appropriées au cas togolais. Une seule « vérité des urnes » au Togo éclaircirait le paysage politique mieux que toutes les négociations préélectorales et postélectorales, quoique ces dernières soient aussi indispensables pour garantir et encadrer la renaissance d’une République nouvelle apaisée et équitable sur la « Terre de nos Aïeux » : l’engagement sans réserve ni roublardise dans la Vérité, la Justice, la Réconciliation et le Grand Pardon. Le modèle sud-africain quoique imparfait fait référence aujourd’hui à cause de tout cela, la non-complaisance ainsi que le courage politique en plus. Véritablement, le Togo peut être mieux gouverné avec beaucoup plus de clairvoyance et d’audace politique et ainsi, cheminer vers la réconciliation et le développement.

C’est donc cette absence récurrente du métier politique chez les gouvernants togolais, obnubilés par le monopole et l’usage de la force brute, qui toujours retarde le Togo et renforce le devoir de démocratie qui incombe à chaque citoyen. La responsabilité citoyenne au Togo réside alors dans des choix stratégiques d’une unité d’action plutôt que dans la multiplicité des initiatives désarticulées et peu convergentes qui, trop souvent, sont conduites dans la détestation irraisonnée et inavouée d’un leadership autre que celui qui correspond à soi-même ou à ses propres faveurs. Autant dans la diaspora togolaise qu’au Togo, le devoir d’une action convergente et respectueuse des préférences des citoyens, et particulièrement de l’électorat non vicié, s’impose plus que jamais.

Mais la question se pose encore et toujours, et elle est simple : « sur le chemin de la démocratie, dans le combat pour l’alternance, faudra-t-il continuer à perdre du temps précieux en voulant s’associer à des personnes qui prétexteront tout, pour quitter les rangs à l’approche du but final ? » Poser la question, c’est y répondre malheureusement et courageusement par… Non. Rien n’impose une seule opposition au Togo et aux citoyens togolais. Le train de la démocratie doit véritablement quitter la gare où il végète depuis tant d’années en attente d’une hypothétique unité générale, trop souvent inatteignable à cause des tiraillements entre partis et personnalités, davantage pour des chicanes de chapelles et de chemins de contournement des pièges de la démocrature togolaise.

Les difficultés du moment ne peuvent raisonnablement pas affaiblir le chemin parcouru avec détermination et en face d’un adversaire intransigeant, réfractaire au changement et en tout point inélégant, sans jamais savoir comment renverser la courbe de confiance en sa faveur après deux mandats usurpés. Il est vrai que l’intrusion directe, heureuse quoique inattendue, des chefs d’État de la sous-région de l’Afrique de l’ouest, les présidents du Ghana et de la Côte d’Ivoire notamment, a quelque peu dépossédé le peuple togolais de ses moyens de revendication de sa victoire aux dernières présidentielles, atténuant de beaucoup la force contestataire des populations spoliées de leur soif de l’alternance. Mais le combat pour la démocratie demeure une lutte aux prises multiples reprise à chaque round tout aussi différent. La liberté ne fatigue pas les peuples. Le combat pour l’alternance politique au Togo devient une responsabilité citoyenne permanente. Et cette lutte pour la dignité du peuple togolais continue!

Horizon


Rédigé par PSA le 03/06/2015 à 23:00



Élections présidentielles au Togo dans la confusion programmée et le chaos organisé : l’heure reste néanmoins à un choix politique déterminant ce samedi 25 avril 2015. C’est pourquoi il faut continuer à voter l’espoir du changement démocratique; toujours souhaiter, toujours appeler et toujours voter le mieux pour tous les peuples meurtris. Accusé par certains de ses contemporains de donner trop d’espoir aux peuples, voici ce que répondait d’ailleurs l’inculpé Hugo, directement à Lamartine, dans une mémorable lettre datée du 24 juin 1862, une date qui sonne comme le 25 avril 2015 togolais et résonne comme tous les 27-avril togolais et sud-africains : « Si le radical est l’idéal, oui, je suis radical. Oui, à tous les points de vue, je comprends, je veux, et j’appelle le mieux; le mieux, quoique dénoncé par le proverbe n’est pas ennemi du bien, car cela reviendrait à dire : le mieux est l’ami du mal ». Sans équivoque ni confusion : Oui à l’alternance politique pacifique au Togo en cette année 2015!


Appel à l’alternance au Togo… Appel au vote de la dignité
Véritablement, s’il leur était donné l’occasion aujourd’hui, tous les Européens, tous les Nord-Américains, tous les Africains, tous les Asiatiques et autres voteraient, en toute conscience et comme la majorité des citoyens togolais, le mieux que constitue l’alternance politique au Togo : la liberté n’a jamais fatigué les peuples, et l’alternance vivifie autant les récentes comme les vieilles démocraties. Il est donc clair que l’héritier du pouvoir politique togolais qui plus, termine au forceps en avril 2015 son deuxième mandat imposé de cinq ans après avoir succédé à son père en torturant plusieurs fois et en une seule nuit fatidique de 2005, ce qui restait de la Constitution jadis approuvée par référendum populaire, ce système de cinquante ans n’est pas le favori de ceux qui le subissent au quotidien. Faure Gnassingbé n’a donc jamais été le favori des Togolais, et il ne l’est pas plus aujourd’hui.

Il est ainsi clair qu’à l’instar de tous les peuples, les citoyens du Togo désirent ardemment être gouvernés par des dirigeants de leur choix; des hommes et des femmes qui leur soient redevables, au moins une fois tous les cinq ans. Être gouvernés par des personnes que les Togolais auraient effectivement préférées, au terme d’un processus électoral crédible comme cela est devenu la règle partout ailleurs, même en Afrique et dans les États voisins du Togo que sont le Bénin, le Burkina et le Ghana; tous ces États qui partagent les mêmes peuples que ceux qui sont disséminés sur le territoire togolais.

Incongruité! Voilà qu’elle était jadis la règle. Voilà qu’elle est longtemps repartie. Reste alors le Togo à conquérir en respect des règles, et un pays à redémarrer en dignité humaine. Tout ce qui précède ces dernières années veut dire que nous avons eu un Togo sans responsabilité ni ambition d’un État de droit, ni volonté de réformes politiques : un pays de marionnettes à visage déshumanisé.

On comprend aussi et surtout que, dans une réalité ainsi faite, l’identité et la dignité des Togolais en viennent à tenir, désormais et beaucoup, à l’alternance, à la démocratie, urgente et impérative, fut-elle imparfaite. Fatigué de fraude, de négociation, de dissimulation, de malversation, de manipulation et de répression, le Togo s’éveille et est prêt à l’alternance. C’est bien pourquoi, il faut continuer à voter l’espoir du changement démocratique; toujours voter le mieux afin de mettre fin à la supercherie constante servie à tout un peuple.

La dignité des Togolais prime sur toutes les ambitions

Encore et toujours, il n’y a pas lieu de se montrer complaisant après cinquante années de forfaiture; il n’y a pas lieu de se tromper de cible ni de combat, encore moins de pays et même d’argumentation, d’amitié ou d’adversaire. En autant qu’il est question du Togo, le devoir de l’alternance s’impose en vote groupé pour un véritable effet catapulte, un nécessaire effet levier plus qu’indispensable après cinquante années d’imposture, de violence et de confiscation de la République par un même clan, un même système, une même nomenklatura à identité collective biaisée. C’est connu : jamais dans des conditions républicaines normales de liberté, de dignité et de transparence électorale, aucun peuple en République ne choisit les mêmes dirigeants cinquante années de suite. Une fois de plus, Faure Gnassingbé n’est pas le favori des présentes présidentielles togolaises.

L’excès de victoire reste toujours suspect en démocratie et même symptomatique des dictatures et de leur forme nouvellement trompeuse qu’est la démocrature adoptée et nourrie au Togo. Aussi, devant « l’immense obscurité condensée dans un être inconnu » arborant un nouveau système de fraude électorale bien nommé « SUCCES », beaucoup trop de Togolais croient « sentir le surnaturel » récurent des résultats façonnés d’avance, à chaque fois par une technologie spécialement « envoyée des ténèbres » pour étouffer leur désir de changement politique. Ces hommes et ces femmes n’ont pas forcément tort. Le système SUCCES ne semble avoir de succès qu’une place de député rétrocédée à l’opposition togolaise après la vaste fraude électorale des législatives de 2013. Piètres résultats!

Que de situations machiavéliques qui n’ont pourtant, à chaque fois, été imaginées pour asservir la proclamation des résultats électoraux au Togo : des nuits de démissions malicieusement orchestrées, aux opacités des éternelles pannes électroniques et autres positionnements des chars militaires et véhicules de troupes, en passant par de curieuses soirées électorales de « Célébration des tendances » sans les procès-verbaux valides et authentifiés mais plutôt des incantations révélatrices de tout le côté hideux des apparitions magiques et fantomatiques des scores trop longtemps préfabriqués pour n’être que dénaturés et désincarnés.

Au Togo, il se dit et s’écrit même à Faure Gnassingbé, explicitement par le chef de l’opposition, qu’il est parfaitement « de notoriété publique qu’au cours des scrutins, les centres de compilation des résultats de l’opposition sont attaqués, les procès-verbaux et le matériel informatique confisqués, les communications téléphoniques et Internet coupées, des localités isolées, l’opérateur privé de téléphonie mobile contraint. Des actes absolument contraires à la transparence et à l’équité » qui sont devenus monnaies courantes et ne garantissent que la publication de résultats électorales fantaisistes.

C’est bien à tout cela qu’il faut définitivement tourner le dos, au Togo, pour provoquer et y établir un État de droit. Mêmes les fantômes des nombreuses élections togolaises réhabilitent l’imperfection et la ténacité d’une opposition nouvelle qui n’a rien eu de facile : d’un héritage vicié par tant de dissensions politiques et d’intérêts inavoués, tant de retournements de veste, tant d’inconséquences à une pléiade de roitelets locaux couronnés et punis par les limites de leur propre avidité à ne démontrer que défaillance, désunion, déraison et démesure, après avoir longtemps prêché en politique togolaise autre chose que l’individualisme, l’errance, l’itinérance et le nomadisme.

Décidément au Togo, on n’est pas comme les autres peuples : le pays en fait plus que sa part de fatalité, et le poids des nombreux échecs démocratiques l’emportent toujours sur la raison. Néanmoins, l’heure n’est plus aux discours, aux ressentiments et aux hésitations. Pas de repos. Pas de sommeil. Pas de trêve en ce 25 avril 2015, rien que la sécurisation des votes exprimés par les citoyens. Le despotisme sans fin a trop souvent attaqué la dignité au Togo dans toutes ses couches sociales et sur l’ensemble du territoire national; ce despotisme insatiable a trop longtemps attaqué la dignité autant que la liberté et la fierté de tous les Togolaises et de tous les Togolais où qu’ils se trouvent, ici-même sur la « Terre de nos Aïeux », là, ailleurs, partout ailleurs. L’heure est au ralliement démocratique pour triompher d’une si longue menterie qui n’a jamais su s’arrêter d’elle-même.

Et c’est bien pourquoi, malgré toutes les imperfections et les incapacités humaines, avec tous les points de vue et sous les menaces et les intimidations ambiantes, votons et encourageons le changement et l’alternance au Togo.

Le Togo reste la preuve superlative que « seule la lutte libère » plutôt que la facile renonciation parce que le mieux serait prétendument l’ennemi du bien ou encore compter naïvement sur la « condescendance suspecte» et perfidement louche de l’oppresseur... « Il fera bien les réformes politiques après les élections présidentielles et de la manière qu’il voudra ». Non! La dignité des Togolais prime, et elle prime maintenant. La suite des choses est à gérer, toujours vers ce mieux-être des citoyens : vers la transition, la réconciliation et le développement du Togo. La « Terre de nos Aïeux » a besoin de toute notre attention ainsi que celle des amis du Togo. Incontestablement, le Togo a droit à toutes nos faveurs et à tous nos devoirs. Votons groupés! Votons et faisons voter l’alternance! Votons CAP2015! Votons Jean-Pierre Fabre!
• 22 avril 2015 •

Horizon


Rédigé par PSA le 21/04/2015 à 19:54



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